Bonjour les filles, moi c’est Mélanie, 29 ans. Je vis à Cologne, en Allemagne. Depuis près de 2 ans maintenant, j’ai decide d’arrêter les défrisages et de porter mes cheveux afro au naturel. J’ai beaucoup porté mes cheveux crépus en tresses collées et autres coiffures visant à cacher ou dompter le volume de mon afro, persuadée que cette coiffure entamerait ma crédibilité au bureau. Et cette année, notamment grâce au blogging et aux commentaires sur les réseaux sociaux, j’ai compris qu’il n’y avait rien de mieux que de s’accepter au naturel. Depuis, mon afro est ma coiffure standard, et c’est celle qui me va le mieux. J’ai cependant eu droit à des réactions plus ou moins incongures de la part de mon entourage ou d’inconnus, que je partage avec vous dans cet article.
Partie 1 : les commentaires des coiffeurs sur ma coiffure afro
#1 Juste après mon dernier défrisage, alors que mes cheveux ayant perdu toute trace de volume sont tirés vers l’arrière et plaqués avec du gel tout collant : “ Je croyais que tu voulais porter un bonnet, c’est pour cela que je ne t’ai pas fait de coiffure et que je les ai plaqués comme ca. Il fait froid dehors, tu sais”. (???)
#2 Après trois heures passées dans un salon non specialisé pour les cheveux afro, à me faire faire un brushing : “Tu devrais les faire défriser, cela m’a pris troooop de temps de faire ton brushing et c’était très fatigant. Au fait, ca fera 120 €.”
#3 Dans un salon oú je demande s’ils peuvent me couper les pointes et me faire un brush : “on peut essayer…” (j’aurais du me méfier). Puis à la fin de la coiffure, laborieuse : “Je préfère que tu ne reviennes pas. Cela nous prend trop de temps avec tes cheveux. Pour aujourd’hui, cela fera 140€”.
#4 Dans un salon specialisé dans les cheveux naturels, en vacances à New York : “Qu’est ce que tu aimerais comme coiffure? Des twists? Des tresses? Un fro-hawk? »
Bilan : il vaut mieux se faire coiffer à New York ou à Chicago ou alors apprendre à se coiffer toute seule en regardant des videos YouTube.
Partie 2 : les commentaires des inconnus sur ma coiffure afro
#5 Cologne, Allemagne. Dans la rue, un samedi après midi alors que je fais tranquillement du shopping en ville, un groupe de jeunes hommes vient à ma rencontre en plein milieu de la rue, l’un d’eux ouvre grand les bras et me fonce dessus en criant “Macy Gray, Macy Gray !”
#6 Cologne, Allemagne. Je rentre du travail à pieds, je marche le long de la piste cyclable. Un homme à vélo ralentit à ma hauteur et commence à me parler, Je n’entends pas ce qu’il dit car j’ai mon casque sur les oreilles. Avant que je n’ai pu réagir, il tend une main vers mes cheveux, manque de perdre l’équilibre, se reprend et se remet à pédaler pour s’éloigner au plus vite.
#7 Partout, tout le temps. Toutes les références aux Jackson Five. À Areta Franklin. À Grace Jones.
Bilan : les seuls inconnus qui ne font pas de commentaires et qui s’adaptent, ce sont ceux qui pensent business. Il y a 6 mois, dans mon afro shop préféré, les produits pour le défrisage étaient disposés au meilleur emplacement dans le magasin, directement à l’entrée, à portée de main. Lorsque j’y suis passée la semaine dernière, j’ai vu que non seulement mon afro shop vendait désormais les produits pour cheveux naturels que j’avais découverts lors de mes vacances aux US, mais aussi que ceux-ci avaient pris la place des produits pour cheveux défrisés, relégués sur les étagères au fond du magasin. Les temps changent.
Partie 3 : les commentaires des mes connaissances sur ma coiffure afro
#8 Je croise une collègue de travail que je ne cotoie pas au quotidien dans un couloir au bureau, elle me bloque le passage, et met carrément la main au panier, elle malaxe mon afro et me regarde d’un air émerveillé “ooooh ils sont tellement doux ! J’ai une amie qui a aussi des cheveux bouclés. Mais pas autant que toi. Et comment tu fais pour te coiffer ? bla bla bla..” Et elle malaxe et malaxe encore, j’en reste quelques secondes bouche bée tellement c’est gonflé, avant de me dégager avec un sourire crispé et de continuer ma route.
#9 A l’époque où j’alternais encore régulièrement tresses, twists, afro etc., j’avais droit tous les jours au commentaire “encore une nouvelle coiffure !” de la part de deux ou trois collègues (toujours les mêmes). Impossible de leur faire comprendre qu’il s’agit simplement d’une coiffure, comme avec des cheveux européens portés en chignon, queue de cheval, lachés etc. Et là, personne ne trouve ca exceptionnel.
#10 Mon voisin habitué à me voir avec des tresses me croise pour la première fois avec mon afro dans la cage d’escalier : “Vous portez une perruque ou quoi ? C’est menacant cette coiffure !” Et lorsqu’il réalise qu’il est peut etre allé trop loin, peut-être à ma facon de le regarder sans trop savoir comment réagir, il ajoute en désignant sa calvitie, comme pour se rattraper : “J’aimerais bien avoir la meme coiffure moi aussi. »
Bilan : des fois les gens disent ou font ce qui leur passe par la tête et réfléchissent après. La plupart du temps, sur le moment, je ne sais même pas comment réagir tellement je suis consternée, mais j’ai arrêté de mal le prendre. J’aime mon afro tel qu’il est, et c’est l’essentiel.
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Cet article a été publié pour la première fois en octobre 2015 sur le blog Deadlines & Dresses.